Les protagonistes se sont déjà retrouvés une première fois devant le tribunal correctionnel d’Alençon (Orne). C’était le 22 février 2024. Mais le président, constatant que l’audience allait durer plusieurs heures, a décidé de la renvoyer à une date ultérieure : le 26 septembre 2024.
Thierry Granturco a été élu maire sans étiquette de Villers-sur-mer en 2020. Cet avocat, inscrit aux barreaux de Bruxelles et Paris, rejoint les Républicains un an plus tard. L’édile est très actif sur les réseaux sociaux. Il médiatise ses décisions, comme son refus d’accueillir les cirques avec animaux sauvages sur sa commune. Il affiche aussi une réussite sportive fulgurante. Le club de football de Villers-Houlgate, dont il a cédé la présidence à son fils pour briguer la mairie, gravit quatre divisions en six ans.
Mais la belle vitrine cache un climat local de plus en plus délétère. Le conseil municipal se déchire. Plusieurs élus portent plainte pour harcèlement moral. Suivis de près par des employés municipaux. Tous se disent victimes de comportements et de propos violents. Thierry Granturco est placé en garde à vue à Alençon, où l’affaire a été dépaysée, le 8 novembre 2023. Il en ressort sans mise en examen et réfute les allégations de harcèlement, s’en disant lui-même victime ainsi que sa famille.
La vie locale est devenue impossible dans la petite station balnéaire
Une première audience est fixée au mois de février 2024. Elle est renvoyée au mois de septembre suivant. Mais entretemps, la vie locale est devenue impossible, avec des démissions en cascade au sein du conseil municipal. Thierry Granturco lui-même annonce sa démission le 15 avril 2024. Elle sera effective le 30 juin suivant.
Des élections municipales anticipées sont organisées. Le 7 juillet 2024, avec un taux de participation record, la liste menée par Chhun-Na Lenglart arrive en tête, avec 45% des voix et gagne 17 des 23 sièges. La nouvelle maire de Villers-sur-mer annonce d’emblée sa volonté de retisser les liens entre les Villersois, et de faire des économies, notamment sur la communication de la ville, qui indique-t-elle, doit être ramenée au niveau d’une commune de 2.800 habitants.
Ce jeudi 26 septembre 2024, arrive donc le volet pénal de l’affaire. Thierry Granturco va se retrouver face à cinq élus et anciens employés municipaux. Une des parties civiles est décédée pendant la procédure, mais elle sera représentée par un avocat.
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