« Sans RSE, une entreprise ne peut pas survivre ». Les quatre chefs d’entreprise axonais partagent cette pensée. Ce 17 septembre, ils ont échangé sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) lors des derniers Mardis de l’éco qui ont eu lieu à la Cité de la langue française à Villers-Cotterêts. L’événement a été organisé par L’Union, L’Aisne nouvelle, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Aisne et la Chambre d’agriculture. Il avait pour thème « Mon entreprise s’engage ».
La RSE est une démarche opérée par des entreprises qui a pour objectif de progresser vers des pratiques plus durables et équitables notamment en matière d’inclusion professionnelle de personnes en situation de handicap. Dans l’entreprise Gaz réseau distribution France (GRFD), 6 % des salariés sont en situation de handicap. « Ils nous partagent leurs compétences et nos salariés les accompagnent au quotidien pour qu’ils se sentent bien et montent encore plus en compétence », précise Olivier Bertrand, le directeur territorial Cambrésis/Aisne.
Attirer les jeunes dans les métiers de tension
L’insertion professionnelle des jeunes est également privilégiée par les entreprises responsables. Nicolas Martin, dirigeant de l’entreprise d’UMA (Usinage mécanique de l’Aisne) à Neuilly-Saint-Front, se rend dans des lycées de Soissons et Château-Thierry pour parler de son site et susciter des vocations. « Dans notre secteur de la métallurgie, on est sur des métiers de tension qui connaissent un recrutement difficile. C’est à nous de développer des actions pour attirer du monde, sinon personne ne viendra chez nous », précise-t-il.
Son homologue, Luc Larratte, président de l’entreprise 3Axes a d’ailleurs fondé en octobre dernier à Château-Thierry une école de production. L’établissement a pour objectif de former les jeunes de 15 ans aux activités de tournage et de fraisage de l’aluminium.
L’équipe d’Olivier Bertrand mise elle aussi sur le recrutement des jeunes. Chaque année, une trentaine d’élèves intègre l’entreprise via la formation d’apprentissage créée en collaboration avec le lycée César-Baggio de Lille. « En plus d’être accompagné par un salarié tuteur, on les aide au quotidien. On couvre leurs déplacements école entreprise, on leur octroie une aide financière pour l’obtention du permis », détaille l’entrepreneur.
La RSE consiste aussi au respect de l’environnement. Pour Claire Rius, gérante de l’entreprise de vêtements Tricotez-moi.com, il était nécessaire de suivre cette ligne de conduite pour contrer la fast-fashion et la surproduction, deux dérives de l’industrie de la mode. « On travaille des tissus produits localement, pour éviter les distances et donc d’augmenter notre empreinte carbone. On privilégie des fils naturels et non-synthétiques. Nos pulls sont certes chers, mais ils durent plus longtemps », expose-t-elle.
La cheffe d’entreprise cotterézienne produit également au nombre de commandes, tout en se laissant 5 % de marge en plus pour les retours des clients. « Ça évite le surplus de production, et par conséquent la surconsommation. Quand vous avez trop de stock, vous êtes obligé de faire des promotions pour pouvoir inciter le client à les acheter, même si le client n’en a pas besoin. Ça n’en finit pas. Il faut penser à produire et surtout à consommer autrement ».
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